Une concertation sur le droit à l’emploi, pour quoi faire ?
A l’heure où l’on pourrait considérer que l’objectif de plein emploi est atteint, les acteurs de l’emploi, de l’insertion et des solidarités constatent qu’une partie de la population reste exclue du marché du travail.
Pourtant, le préambule de la Constitution française nous donne un horizon commun : le droit d’obtenir un emploi. Malgré les nombreuses tentatives qui ont vu le jour, malgré les différents services publics qui ont été mis en place, ce droit n’est pas encore une réalité pour toutes et tous. En 2024 en France, 43,6% des chômeur⸱ses l’étaient depuis plus d’un an, soit 2 227 400 personnes 1.
La privation durable d’emploi génère des difficultés pour les personnes, leurs familles et plus largement pour le territoire concerné. Le chômage de longue durée crée du désordre et des tensions, effets et symptômes d’une injustice. Et au niveau national, le chômage de masse engendre des mécanismes de stigmatisation et des dépenses sociales peu fécondes : c’est une déperdition d’énergie collective. Ce n’est pas le droit à l’emploi qui est un coût pour la collectivité mais bien la privation durable d’emploi.
L’économie, contrainte par les exigences toujours croissantes de la compétitivité sur un marché globalisé et financiarisé, exclut durablement des personnes de la société du travail. Notre pays doit se mobiliser et innover pour parvenir à mettre fin à la privation durable d’emploi et à garantir à chaque personne souhaitant travailler la possibilité de le faire. Et ainsi donner corps au principe constitutionnel qu’est le droit d’obtenir un emploi.
1 Source : France Travail – Dares 2e trimestre 2024.
C’est dans cet objectif que nous, 17 structures nationales engagées pour l’emploi et pour la solidarité, fortes de notre expérience de terrain, faisons le choix d’engager collectivement une grande concertation nationale pour une loi du droit à l’emploi pour toutes et tous en 2024.